Très longue et très belle histoire, celle de Julie (surtout faites comme moi, n’en manquez pas une miette!)

– Tout d’abord, veux-tu bien te présenter?

Bonjour! Je suis Julie Garfield, j’ai 48 ans, infirmière depuis 25 ans à temps partiel aux Soins Intensifs de l’Hôpital Ste-Justine à Montréal , le plus grand hôpital pédiatrique du Québec.
Je suis avec le même amoureux depuis bientôt 23 ans! J’habite dans la belle ville de Chambly.

Je suis surtout maman à temps plein de trois merveilleux enfants : Ophélie 18 ans, Laurence 16 ans et Lambert 13 ans, je les adore!

– Comment en es-tu venue à la course à pieds?

J’ai commencé à faire de la course à pieds à l’âge de 16 ans. A l’époque je jouais déjà dans une équipe de crosse (Box Lacrosse) depuis 2 ans. Je ne vivais que pour ce sport, c’était vraiment une passion. J’étais assez douée ce qui fait que je jouais sur les lignes en avantages numériques, en désavantages et sur ma ligne régulière. J’ai participé à plusieurs Championnats Provinciaux, aux Jeux de Québec et j’ai eu la chance de représenter le Québec à un Championnat Canadien à Hamilton en Ontario. J’ai entraîné une équipe de garçons et arbitré. J’peux-tu vous dire que j’en ai couru une shot! Alors pour maintenir mon cardio et être plus rapide, j’ai commencé la course à pieds. Mais ce n’était vraiment pas de façon structurée : j’avais une petite montre Timex que j’enfilais à mon retour d’école et je courais 15 min aller, 15 min retour, à tous les 2 jours. Parfois ça allait jusqu’à 45 min maximum mais sans plus. Je n’avais aucune idée de mon pace ou de la distance parcourue. Malheureusement, deux années plus tard, Lacrosse disparue des sports organisés au Québec et j’en fût vraiment peinée…
Pour ceux qui ne connaissent pas Lacrosse, voici un petit vidéo (malheureusement, je n’ai rien trouvé avec des filles…) :
http://www.youtube.com/watch?v=fBSA5F1YObA&feature=feedrec_grec_index

Moi à 16 ans, en 1980. A l’époque, on jouait avec des crosses en bois!

– Qu’est-ce qui t’as motivée à choisir ce sport plutôt qu’un autre?

Comme la crosse n’existait plus je me suis dit, bof, tant qu’à rien faire, aussi bien continuer à courir! C’est ce que j’ai alors fait, toujours à l’aveuglette, on-off à travers les études du Cégep et Universitaires (traduction : quand les sessions n’étaient pas trop rushantes!). On parle ici des années fin ’70, début ’80, il n’y avait beaucoup de sports organisés pour les filles…
A 25 ans j’ai rencontré l’homme de ma vie! Quel bonheur, lui aussi faisait un peu de « jogging »! Alors on se « tappait » un 5km ensemble aux deux jours (là je pouvais savoir la distance puisque je conduisais maintenant lol!) et quelques fois, ouf, on allait jusqu’à 8km et là, c’était tout un événement je vous jure!
A 27 ans, j’ai fait une première course organisée : 5km à St-Gabriel de Brandon avec mon conjoint. On a pleuré comme des bébés au fil d’arrivée, on était tellement contents et surtout très fiers d’avoir accomplis ça ensemble! C’est un très beau souvenir mais malheureusement, je ne me souviens plus du tout de mon temps, je crois 29 min quelque chose et je n’en ai pas refait d’autre par la suite.
A 36 ans, j’ai commencé le programme du Marathon de Montréal (Jean-Yves Cloutier). Mais avec 3 enfants en bas âge (1,3 et 5 ans), le travail à temps plein de nuit, j’en étais physiquement incapable. J’allais courir en me réveillant à 16h30, avant le souper, mon corps ne voulait plus suivre, j’ai abandonné le programme mais continué mon p’tit 5km aux 2 jours, je me disais que le Marathon ce n’était pas pour moi c’est tout. Aujourd’hui je réalise aussi que je ne faisais que suivre des chiffres sur un papier, aucune notion de nutrition, de façon de courir, comment m’habiller, me chausser, etc.
L’année de mes 45 ans, ma belle-sœur Anne que j’appelle affectueusement ma SSIL (Super-Sister-in-Law), étant atteinte d’asthme sévère, m’apprends que pour augmenter sa capacité pulmonaire, elle qui fait déjà beaucoup de marche, veut commencer à courir et que l’un de ses buts serait de courir un jour un 3 ou 5 km avec moi. J’en étais vraiment très flattée et attendais ce jour impatiemment.
Cette même année, à l’automne si ma mémoire est bonne, SSIL et moi apprenons qu’à la télévision (Canal Vie) il y aura une émission spéciale sur les Marathons. Le but de l’émission : 20 personnes ont été choisies, sans antécédents sportifs, et avec des entraîneurs, les amènent à faire un Marathon. Sur les 20, un seul n’a pas terminé pour cause de blessures. A la seconde ou l’émission finissait, chacune au bout du téléphone avec notre boîte de kleenex (on est très braillard dans la famille!), on s’est dit : « s’ils sont capables, on est capables! ». Et ce fût le début d’une belle aventure! Ma SSIL s’est inscrite à une clinique du Coin des Coureurs (moi je ne pouvais y aller avec elle étant déjà engagée ailleurs le même soir) et me mettait au courant de ce qu’elle y apprenait. Je buvais littéralement ses paroles! J’ai acheté le guide du Coin des Coureurs et c’est devenu mon livre de chevet, ma Bible. J’avoue qu’au début j’étais un peu sceptique de courir à la façon de John Stanton (fondateur du Coin des Coureurs), c’est-à-dire que les longues courses durant l’entraînement, ainsi que le ½ et le Marathon complet se courent en 10/1 : 10 min de course suivies d’une minute de marche. Je me disais : « c’est pas un peu tricher ça? ». Mais quand j’ai vu que le Coin des Coureurs était représenté dans plusieurs courses, même dans celles de qualification pour Boston, qu’ils avaient des « lapins », je me suis dit que ça devait quand même être sérieux. Et comme mon but est de courir le plus longtemps possible avec le moins de blessures possibles alors j‘ai adhéré à ce style de course. Finalement, on a décidé de s’inscrire pour le ½ Marathon à Ottawa pour commencer, juste pour voir comment ça irait!
En décembre de la même année, le jour de mes 46 ans, mon chum me fait un « surprise party » et ma SSIL, symboliquement m’offre une paire de lacets rouges! Elle m’a dit : « si en chemin on trouve cela difficile, on aura juste à regarder nos lacets rouges, je suis certaine que ça va nous motiver de penser l’une à l’autre » (encore des larmes!). De là par la suite est née l’équipe « Les Lacets rouges ». On est partis au mois de Mai 2010 une belle gang à Ottawa (11 personnes) avec tous le même chandail qu’on avait fait nous-mêmes pour notre équipe et je peux vous dire qu’on ne passait pas inaperçu (ex : dans l’ascenseur de l’hôtel, j’avais mes souliers de course avec mes lacets rouges mais pas mon t-shirt rouge d’équipe et une dame m’a demandé : « Are you with the Lacets rouges team? Great idea! Really! ». C’était trop cool!

Au début de l’entraînement, je visais maximum 2 heures pour le ½ Marathon mais j’ai eu des problèmes au mollet droit à cause de traitements de varices (!) . Comme j’ai dû arrêter de courir quelques semaines, je n’avais plus d’objectif, je me suis dit simplement que je ferais de mon mieux! 2hres 12 min plus tard j’ai franchis le fil d’arriver avec mon fils à mes côtés pour les derniers mètres! J’étais très très heureuse… et complètement « adict »!!!

C’est moi avec la camisole rouge et la jupette noire accompagnée de mon fils Lambert!

Quelques temps après, mon conjoint et moi avons pris la décision de courir le Marathon de Montréal en septembre de la même année, notre premier marathon. Ouf! Papillons dans l’estomac en masse quand j’ai pesé sur le bouton « enter » de l’inscription par Internet! Plus de retour en arrière, go for it!!! Vers la fin de mon entraînement, j’avais commencé à avoir mal à la cheville gauche mais pas assez pour m’empêcher de courir. Le matin du Marathon j’ai pris 2 Ibuprofènes et un autre anti-inflammatoire plus puissant (avec la bénédiction de mon frère chirurgien!) et là encore sans objectif autre que de terminer sur mes 2 pieds en courant, sans frapper le mur, je traversais le fil d’arriver 4hres 46min plus tard avec mon fils qui me film à mon entrée au Stade Olympique et qui me cri : « Mom, Maman, je t’aime!!! » Quelle joie! Quel sentiment d’euphorie! « Adict » au max!!!

En route pour notre 1er Marathon.

Au début du circuit du Marathon.

A l’arrivée de mon 1er Marathon. Tellement fière!

Le lendemain, retour à la réalité : je boitais pas mal de la patte gauche… je travaillais en plus… étant infirmière, je marche beaucoup… ouch! Mauvaise idée… J’ai dû me faire à l’idée que j’avais vraiment un problème et j’ai consulté un physiothérapeute. Il m’a appris à courir 3 pas par seconde, d’atterrir sur le « mid-foot » plutôt que sur mon talon, suivi un petit plan d’entraînement sur quelques semaines et hop! C’est reparti! Depuis, ZÉRO BLESSURES!!! Le bonheur!!!

– Tu fais des courses, quels sont tes critères de choix?

Comme je préfère les longues courses en entraînements, je préfère de loin les ½ marathons et les marathons. J’essai de les faire tôt au printemps ou tard à l’automne car je supporte très mal la chaleur. J’aime aussi les 10km mais pas vraiment les 5km, j’ai plutôt l’impression de sprinter tout le long et de ne pas vraiment apprécier la course.
Dans mes rêves les plus fous, je souhaiterais faire un Marathon en 4h30 et un ½ en 2heures. Mais si c’est impossible, je ne dois pas oublier pourquoi je cours, POUR LE PLAISIR!!! Être en forme et vivre en santé le plus longtemps possible, contaminer le plus de gens autour de moi, partager cette passion, c’est ça courir pour moi!

– Comment arrives-tu à mélanger sport et vie de famille?

Parlons ici entraînement Marathon ou ½ Marathon : j’ai la chance de travailler maintenant de jour à temps partiel, mais un week-end sur deux. Alors mes longues courses sont souvent déplacées en milieu de semaine car je ne travaille pratiquement jamais les mercredis, impossible de faire ces sorties au retour du travail la fin de semaine. Lors de mes congés, dépendamment de la température, je vais courir soit tôt le matin ou juste avant le diner. Les jours de travail, soit tout de suite au retour avant le souper ou en soirée, en même temps que les pratiques sportives des enfants (une pierre deux coups!). Mais je préfère de loin courir tôt le matin, j’ai plus d’énergie.
Les jours de merde, ou la température nous donne envie de changer de pays et bien j’ai toujours mon super tapis roulant dans mon garage! C’est un excellent dépanneur!!!
Sinon, pour les autres entraînements, mon amoureux et moi, on essait d’aller courir ensemble puisqu’il n’y a pas vraiment de programmes à suivre et de pace à respecter.
Les repas sont souvent prévus en fonction des courses à travers les activités des enfants. La mijoteuse m’a sauvé la vie plusieurs fois dans des moments d’horaires corsés : retour de travail, repas prêt, on mange et hop on part avec les enfants pour telle ou telle activité et en même temps qu’eux, on court!
Le ménage? Quel ménage? Ce n’est pas en liste de priorité dans ma maison. Chacun est responsable de sa chambre, un minimum à respecter pour les pièces communes mais les sports, les études, les activités parascolaires, la vie de famille passent de loin avant le ménage. Quand je vais être vieille je veux me souvenir des sourires de mes enfants, de mon chum, des gens que j’aime plutôt que de la propreté de ma maison! Et j’adore cette phrase lu un jour sur le frigo de ma SSIL : « Faire le ménage avec des enfants c’est comme pelleter dans une tempête de neige! », c’est tellement vrai!
Pour mes enfants, ils ne se posent même pas la question, ils m’ont toujours vu active. Même enceinte de ma première j’ai couru jusqu’à 5 mois, avec l’accord de mon médecin bien sûr. Ensuite les autres grossesses j’allais au gym faire du step ou de l’aérobie pendant qu’eux étaient à la petite garderie du gym. Entre les grossesses, course à pieds encore (on les a traînés en masse en baby jogger) et j’ai aussi joué quelques saisons de hockey (à l’heure où ils allaient se coucher je partais avec mon bâton et ma poche de hockey lâcher mon fou avec d’autres mamans!). Ils aiment bien venir m’encourager lors de mes activités et s’informent souvent de mes longues courses : comment ça été? Est-ce que c’était difficile? Et l’été dernier on avait une tradition : au retour de mes très matinales longues courses (je partais alors que tous les enfants dormaient encore), on allait déjeuner ensuite au resto toute la gang, c’était vraiment le fun!
Si on va à l’extérieur en tournoi ou en vacances, j’apporte toujours mes souliers de course et mon équipement. Il y a toujours un endroit pour courir ou tout au moins un tapis roulant. Donc, aucune raison de ne pas poursuivre l’entraînement.
Pour nous l’activité sportive est primordiale, les enfants doivent faire un sport peu importe lequel. Ils ont fait longtemps des sports élites, maintenant il ne reste que Laurence à ce niveau mais ils sont encore actifs. Étant infirmière, je crois vraiment que l’activité physique fait partie d’une bonne hygiène de vie conjuguée avec une bonne alimentation. Je préfère de beaucoup le côté préventif que curatif même si je travaille en soins intensifs. Si nos élus pensaient la même chose, peut-être que la santé nationale s’en porterait mieux mais ça, c’est un autre sujet!

– Où se trouve ton spot préféré pour courir?

Le bord de l’eau. A Chambly je peux être assez longtemps au bord du Bassin de Chambly et le long de la rivière Richelieu. J’aime voir le soleil se refléter sur l’eau, les oiseaux qui y pataugent et sentir la brise sur ma peau. Été comme hiver, le paysage est magnifique, je ne m’en lasse pas.

– Tu préfères courir seule dans ton coin ou avec tes copains ou copines?

En fait, j’aime les deux! J’aime me retrouver seule avec moi-même, dans ma bulle avec ma musique mais j’aime aussi beaucoup les sorties avec mon amoureux, mes enfants, des amis ou membres de ma famille. Dans ces occasions, on placote, la dynamique est très différente et on organise souvent un déjeuner au retour de nos longues courses.

– Quel est ton plus grand souvenir de sportive?

Si on parle de course pieds, j’ai adoré mon premier marathon à Montréal en septembre 2010 mais dans mon cœur de mère, c’est le ½ marathon hypothermique que j’ai fait avec mon aînée alors âgée de 16 ans en février 2011, qui est mon plus beau et grand souvenir!
Comme elle allait dans une école secondaire Internationale anglophone, elle devait faire un projet personnel pour sa dernière année. Étant plutôt du genre artistique (petit vidéo pour vous montrer ou elle est le plus à l’aise :
http://youtu.be/763C44Ofw9U)
je fût la première surprise quand elle m’a dit qu’elle voulait faire le ½ Marathon hypothermique en février. Elle a déjà couru des courses de 5km (dont une à Ottawa en 2010) mais sans plus. La condition : que je cours avec elle pour la guider et la motiver au besoin. Bingo! Tout de suite je nous ai inscrite toutes les deux! J’étais tellement contente! Il y a eu des hauts et des bas, pas toujours facile, surtout avec l’hiver qu’on a eu. Et en plus, Ophélie est du genre à faire 56 000 affaires en même temps donc je devais parfois lui rappeler l’importance d’un entraînement régulier et sérieux pour une telle distance. Le 19 février 2011, après 2hres 45min, Ophélie et moi traversions le fil d’arrivée main dans la main! Comme j’étais immensément fière de ma fille! Surtout pour ceux qui l’ont fait se souviennent sûrement comment c’était venteux et « slusheux » comme parcours, pas du tout évident pour une ado de 16 ans! Mais elle n’a pas lâchée même si les derniers 3km on a fait du 5/1 .
Voici le petit vidée qu’elle a fait pour son projet :
http://youtu.be/lZIKgw3P7EU
Si on parle de souvenir sportif en général, c’est d’avoir été choisi pour représenter le Québec dans un Championnat Canadien de Crosse. J’étais très très fière!

– Quel est le pire :

Mon marathon d’Ottawa en mai 2011. Mon entraînement avait si bien été, j’avais beaucoup amélioré mon pace mais pour pleins de raisons, dont la chaleur et l’humidité, une très mauvaise nuit de sommeil la veille et j’en passe, je l’ai terminé 2 minutes de plus que mon premier. J’étais tellement déçue… J’ai longtemps eu un goût amer de cette course.

– Ta première course c’était où et à quelle occasion?

Comme j’ai mentionné plus haut, c’était en 1991, un premier 5 km avec mon amoureux, en août, sous un soleil de plomb, parcours assez « côteux », à St-Gabriel de Brandon. Je n’ai plus du tout souvenir de mon temps mais je me souviens très bien comment je me sentais à l’arrivée, je pleurais de joie, j’étais tellement fière!

– Tu fais d’autres sports?

Malheureusement non. Comme l’entraînement prend déjà pas mal de temps, avec la vie familiale, amoureuse et le travail, des parents vieillissants, il ne reste plus beaucoup de temps pour faire autre chose!

– As-tu un modèle de sportif et pourquoi lui ou elle?

Personne et tout le monde en général. Aussitôt que je vois quelqu’un bouger, que ce soit pour la course ou pour tout autre sport, pour moi, elle a déjà une coche de plus que les autres. Ça prend beaucoup de courage pour être actif et le rester. Quand je regarde une performance sportive à la télé (genre les Jeux Olympiques ou autre), quand je vois les gens se dépasser, ça me transporte, je trouve ça tellement beau et inspirant! Et bien sûr, quand mes enfants donne de leur mieux dans leurs activités, que je les vois s’améliorer et prendre confiance, mon cœur de mère est tout fier et pas loin de sortir les kleenex! (j’en ai toujours en réserve!!!)

Les autres choses qui m’inspirent :

Un livre à lire :
« Chicken Soup for the Soul- Runners», 101 petites histoires inspirantes qui vous feront passer du rire aux larmes.

Un film à voir :
« Spirit of Marathon » bien sûr, avec une grosse boîte de kleenex « Puffs »!

Un vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=GRHxHapwirw
Vous le connaissez probablement déjà mais, ce père est incroyable! On lui avait dit que son fils serait un « légume » et qu’il ferait mieux de le placer en institution… regardez plutôt ce qu’il a décidé de faire! Bon, où sont mes kleenex???

– As-tu un objet essentiel ou un porte bonheur?

Rien de spécial quand je cours mais je porte un superbe bijou que j’ai acheté au début de l’hiver 2011. Ma fille Laurence était dans un tournoi de hockey à Toronto et une artiste Canadienne de la Colombie Britannique était sur place avec ses magnifiques bijoux. Je n’ai pas pu résister à la tentation d’acheter une breloque qui symbolise une coureuse, je l’adore, je le porte toujours et j’en reçois pleins de compliments. (Je le porte justement sur la 1ière photo.) Voici son site Internet :

http://www.sportyjewels.com/default.aspx?RD=1

– Quel est ton rêve ou la course mythique à laquelle tu rêves de participer et pourquoi?

J’aimerais vraiment faire le Marathon de Paris en 2014! Pour deux bonnes raisons : j’aurai 50 ans en décembre 2013 donc ce serait une façon originale de fêter ça et aussi parce que je n’ai jamais mis les pieds en Europe! Ça me donnerait l’occasion de visiter en même temps et peut-être saluer mes amis coureurs d’outre mer! Mijo, Valcox et Philippe par exemple! 😉

– Quelle est ta performance dont tu es la plus fière?

C’est certain que je suis fière de toutes celles que j’ai fait même si je n’ai pas toujours eu le résultat que j’espérais, mais j’avoue avoir un faible pour mon 10km à Granby en septembre 2011 avec un pace de 5 :31, wow! Je n’en revenais tout simplement pas, c’était mon meilleur temps à vie sur un 10Km et bien en deçà de ce que j’avais l’habitude de faire!

– Quel est le regard que tu portes sur le business dans le sport aujourd’hui, même si chez vous ça semble une institution?

J’essaie de ne pas trop embarquer là-dedans parce que je ne veux pas trop consommer à outrance. Je suis d’accord pour être bien équipée de façon surtout à ne pas me blesser et courir de façon confortable mais sans plus. Par exemple, je suis presque gênée de le dire mais, j’ai les mêmes souliers de course depuis 2 ans ½ et je suis très bien dedans alors pourquoi changer comme la littérature dit, après je sais plus, quelques 600 ou 800km? Je crois qu’il faut user de notre gros bon sens.

– Que t’apportes les échanges sur les réseaux sociaux?

Bien comme ça le dit, de beaux échanges! C’est mon aînée qui m’a initié à « Dailymile ». Au début je le faisais pour l’encourager dans son entraînement puis finalement, je me suis fait prendre au jeu! Il en découle plein d’encouragement, d’échange de trucs et conseils et de belles rencontres lors des compétitions! On fini par s’attacher à tout ce beau monde tu sais! 😉

– Tu as une prochaine course en vue c’est quoi c’est où?

La prochaine est le ½ Marathon de Montréal en septembre prochain. Le but était de le faire cette fois-ci avec ma 2ième fille, Laurence, elle aussi pour son projet de fin d’année du secondaire 5. Avec cette course, Laurence veut ramasser des fonds pour une Fondation, « Les Gouverneurs de L’Espoir ». Elle a été touchée par l’histoire d’un de mes patients quadraplégique qui est resté 2 ans à l’hôpital et qui a pu regagner son domicile grâce à cette Fondation; c’est sa manière à elle de contribuer. Mais comme Laurence est très rapide et très sportive, je crois plutôt qu’elle va m’attendre au fil d’arrivée et qu’elle le franchira bien avant moi! A suivre…

– Si tu ne courais pas, tu ferais quoi?

Oh mon Dieu! Je ne me suis jamais posé la question et j’espère bien que ça ne m’arrivera pas non plus car sérieusement, je n’en sais rien! Dans ma tête je me vois courir très vieille, avec mon amoureux à mes côtés et j’aimerais bien être la 1ière à accompagner un de mes futurs petits enfants sur une course de 1 km! As-tu une question plus facile??? En fait, ça devrait être ça ta question qui tue! 😉

– La question qui tue :
Quel regard poses-tu sur les runners et runneurs Français?

En fait, je ne sais pas trop quoi te répondre là-dessus. Je crois qu’on a tous le même but, faire de notre mieux, s’améliorer un peu plus à chaque course, garder la forme, se sentir vivre, faire des échanges, de belles rencontre et surtout, de s’amuser quoi!

Mais je ne peux terminer ce portrait sans parler de mon amoureux, Pierre. Sans lui, tout ceci aurait été impossible car il est d’une complicité totale. Il m’encourage toujours à être active, à me dépasser. Il prend la relève avec les enfants quand je vais courir et je sais que je peux toujours compter sur lui. Étant lui-même très actif, il connaît les enjeux et sacrifices et me supporte inconditionnellement. Le 23 décembre 2010, il a attrapé la sympathique « bactérie mangeuse de chaire »… on a eu très peur qu’il perde sa jambe gauche. Quatre opérations consécutives ont étés nécessaire pour sauver sa jambe. Le 29 mai 2011, à peine 4 mois après sa sortie de l’hôpital, il a couru le ½ Marathon d’Ottawa en 2h05! J’étais tellement fière de lui!!! Il a fait un doigt d’honneur (pour employer une expression connue!) à cette fameuse bactérie qui n’a pas eu raison de lui! Sortez vos kleenex! ;)))