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Combien d’entres vous connaissent Olivier HAMAR à part nous et nos potes de « CourirLeMonde« ? Pas grand monde sans doute et pourtant…

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Il vient de boucler dimanche dernier à Pise le plus grand exploit de l’année (si, si je pèse mes mots!) pour un amateur et grâce à ça il va rentrer une 2éme fois dans le célèbre « Guinness Book« . Pour la 1ère en 2013, vous en saurez plus en lisant la suite de l’article plus bas.

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Chacun d’entres nous sait que courir un Marathon est un exploit, un défi unique et souvent ultime pour boucler une jolie « petite » carrière de coureur lambda.

Quand on en fait 5/10 ou 15, là on rentre plus dans le domaine des endurcis, des purs et durs!

Au delà c’est soit médical soit surhumain, au choix!

Sur le site des Marathon Maniac qui regroupe pourtant quelques « phénomènes » de la distance, c’est tout simplement le critère le plus élevé : les 10 étoiles!!!

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Le plus exotique : Shanghaï!

Tout ça pour dire qu’Olivier en a couru en 2014 : 52!

…soit une moyenne de 1 par semaine. Je parle de moyenne car certains Week-End comme il était un peu fatigué (cela se comprend un peu!) il s’est reposé. Mais d’autres, il en a fait 1 le samedi et 1 autre le dimanche!

50 en Europe, 1 en Asie et 1 en Afrique : 13 Pays et 10 Capitales.

Le détail (à l’envers!)

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Cliquez sur l’image puis sur la loupe pour tous les découvrir

Jusqu’à présent le record appartenait à Sidy Diallo (autre Français!) qui lui n’en avait couru « que » 48 😉

Maintenant que je vous ai fait ce petit préambule en présentation, je laisse Olivier faire le reste. Faut pas déc….. non plus, ce n’est pas parce qu’il a couru « quelques Marathons » qu’il ne doit rien faire non plus 😉

Peux-tu déjà te présenter sportivement bien sûr?

J’ai 40 ans et suis natif de la région grenobloise.

J’ai commencé la course à pied il y a 6 ans maintenant.

Je travaille et m’entraîne depuis 5 ans sur Bruxelles.

Première course en Août 2008 et premier marathon en avril 2009 à Paris.

 

Pourquoi cours tu?

Au départ, pour avoir une activité sportive, et perdre du poids.

Puis comme beaucoup, je me suis pris au jeu de l’entraînement et des courses… 5 ans de bonheur à progresser, mais aussi de blessures, de doutes.

Je suis enfin arrivé en 2013 aux performances maximales que mon faible potentiel génétique me laissait espérer…

J’ai donc souhaité m’orienter vers d’autres défis, bien aidé en cela par les amis du site « courir le monde.org »,

qui figurent en bonne position chaque année au classement des mordus de marathons de Planete-marathon.fr

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Retour en 2014

Comment t’es venue l’idée du Marathon de Londres et le défi du Guiness Book qui allait avec?

Une folle aventure en vérité !

L’idée au départ était simplement de courir un premier marathon déguisé, comme il est de tradition sur cette course.

Après une courte réflexion, je me suis naturellement tourné vers Napoléon. Qui d’autre en effet symbolise mieux la France que le petit caporal ?

Pour aller jusqu’au bout du projet, j’ai contacté une société spécialisée dans les reconstitutions historiques, Empire costume, qui m’a confectionné la réplique parfaite de la tenue préférée de l’Empereur, « de colonel des chasseurs à Cheval de la garde impériale » pour les spécialistes… Un uniforme incroyable de ressemblance… c’est qu’on ne badine pas avec Napoléon dans l’univers de la reconstitution !

J’ai même eu quelques démêlés avec  avec « le vrai » Napoléon « officiel » des reconstitutions, qui se fournit au même endroit, et qui pensait que je voulais lui piquer son poste…

Puis j’ai découvert sur le site du marathon qu’ils avaient un partenariat historique très fort avec le Guinness Book: pages internet, conférences de presse communes, zone de départ spécifique chaque année, plus de 60 coureurs postulent pour battre les records les plus divers et farfelus, tel que marathon le plus rapide en écolier, en pompier, en policier, etc… avec parfois des records incroyables à la clé. Qui pourrait imaginer que le record du « marathon le plus rapide en costume d’animal » soit de .. 2h42 !

Dès lors, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout du défi et tenter l’aventure ? J’ai choisi naturellement la catégorie «marathon le plus rapide en uniforme militaire » qui était jusque-là la propriété d’un commando anglais en 3h49.

J’ai postulé, et c’est à ce moment que j’ai commencé à perdre le contrôle…

Ayant vu le costume, Les représentants du Guinness m’ont invité à  la conférence de presse officielle du marathon, avec quelques autres spécimens.

Imaginez une seconde les Patrice Makau, Geoffray Mutai et autres Wilson Kipsang croisant un napoléon, des mariés, un homme dans un extincteur, un gorille aux présentations officielles…

Après une course mouvementée, entre les « Go Napoléon » et les « Viva Nelson » (Oui, on n’a pas que des spécialistes du premier empire le long des routes…) la mission accomplie au final avec un temps de 3h47. 2 minutes de mieux que le record seulement avec un deuxième semi à l’agonie…visant 3H30 ; j’avais simplement oublié qu’on faisait plus léger question tenue de course à pied…

L’uniforme complet pesait aux alentours des 8kg, le tout en fibres techniques… de l’époque.

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Avec Richard Brandson himself!

Quel a été le meilleur moment, le pire?

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Sur ce défi, le pire moment a été incontestablement la fin du marathon sur sable de la Haye (Pays Bas).

Fatigué depuis plusieurs semaines, après des escapades sur des marathons de nuit (Torhout) et en montagne (Zermatt), j’ai été achevé par les 36 kms sur le sable et en plein vent, en finissant en 4h55 pour un temps limite … fixé à 5H. Ce jour-là je suis passé tout près de la correctionnelle… Et j’ai été contraint au repos le week end suivant pour récupérer.

 

Le meilleur a été sans conteste sur le marathon du Vignoble d’Alsace, pour fêter avec tous les amis du site « Courirlemonde.org » les 100 marathons de notre ami Tony.

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Un vrai moment de partage et d’amitié, une certaine vision du marathon. Boire et courir, on a choisi… de ne pas choisir ce jour-là.

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Monschau

Et alors après pourquoi le record de Sidy DIALLO plutôt qu’un autre?

Mon activité professionnelle génère certes peu de contraintes physiques, mais un gros niveau de stress.

j’étais donc à la recherche d’un défi personnel pour équilibrer tout cela. Après tout, les endorphines sont les seules drogues légales que je connaisse…

Etant totalement incapable de compter sur mes capacités pour espérer remporter la moindre course, je me suis orienté vers un défi portant plus sur la ténacité:

Je souhaitais au départ courir 40 marathons pour mes 40 ans, puis, après réflexion, pourquoi ne pas aller jusqu’à 1 marathon par semaine ?

C’est un challenge qui nécessitait de la motivation,  de l’organisation, et une gestion adéquate de son physique.

Le défi, c’est que rien n’était gagné au départ. J’avais à mon compteur seulement 22 marathons, et aucun enchaînement.

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Malte

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Marrakech

Comment as-tu défini ton calendrier?

Premier challenge :  dresser la liste des marathons potentiels chaque semaine.

Après de longues et pénibles discussions avec mon banquier, lui évoquant pour le persuader tantôt l’aventure des Amériques, tantôt les délices de l’Asie…

je me suis décidé à rester dans un budget raisonnable…

l’idée était donc de courir en priorité les marathons dans un rayon de 4H en Auto autour de Bruxelles, ou de villes accessibles via Ryanair ou Easyjet.

Ce fut chose faite avec l’aide précieuse de sites comme Planete-Marathon.fr et marathons.fr.

Second Challenge : trouver des marathons en hiver et en été… et le choix est nettement plus resserré.

Ce qui m’a permis de découvrir des marathons à taille humaine destinés en priorité aux vrais fans de marathons… on peut citer par exemple Apeldoorn (Pays bas) et ses 4h30 de temps limite, Lembeke (Belgique) et ses 30 participants…

Comment t’es-tu organisé d’un point de vue logistique, professionnel et personnel?

Pour réussir un tel challenge, il faut tout adapter en fonction de l’objectif en prenant en compte le temps de travail comme donnée intangible.

La vie de famille, les congés doivent forcément s’adapter au challenge. Parfois dur à vivre, mais c’est indispensable à la réussite du projet.

Le secret est d’utiliser au mieux des avantages dont on dispose…

Je travaille à proximité d’une forêt et nous disposons d’une douche ? je m’entraîne les mardi, mercredi et jeudi avant le travail ce qui évite les bouchons

J’habite sur Bruxelles ? je dispose d’une situation centralisée avec de très nombreux marathons en Hollande, Belgique et ouest de l’Allemagne, et de 2 aéroports à Charleroi et Bruxelles.

 

As-tu eu peur à un moment de devoir t’arrêter?

Oui, après le marathon sur sable de La Haye le 13 juillet, j’étais totalement épuisé.

Le médecin du sport consulté m’a fait cette réflexion amusante, mais finalement salvatrice : « je n’ai aucun recul sur le fait de courir autant de marathons, mais mon meilleur ami, vétérinaire me l’a confirmé, les chevaux de course dont il s’occupe  tombent malades uniquement les périodes où ils diminuent l’entraînement ».

Paradoxalement , l’épuisement provenait donc … du manque d’entraînement en semaine.

J’ai ainsi appris qu’il valait mieux conserver 2 à 3 entraînements légers en semaine pour ne pas passer à un on/off par trop difficile à encaisser pour le corps.

Fort de cet enseignement, tout est rentré dans l’ordre les semaines suivantes.

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Quel a été ton premier sentiment quand tu as franchi la ligne d’arrivée de ton 52éme Marathon à Pise?

Un sentiment d’accomplissement. Après cette année folle, la boucle était enfin bouclée…

Un sentiment d’irréel également… j’avais du mal à croire que c’était là le dernier…

 

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Shanghaï bis!

Que retiens tu en premier de toute cette année et de tous ces Marathons?

Les rencontres avec toutes ces personnes incroyables qui ont décidé de se lancer dans l’aventure du marathon.

Cette épreuve est vraiment à part, ce n’est ni la plus facile, ni la plus compliquée mais quand on arrive au bout on peut se dire:  j’ai couru un mythe.

Je suis convaincu après cette année qu’il existe vraiment une « communauté marathon ».

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La campagne de Napoléon au Beaujolais!

Et maintenant?

2015 sera une année de récupération et de transition.

Récupération car le challenge a laissé quelques séquelles : j’ai notamment perdu beaucoup de vitesse, car je n’ai pas fait de fractionnés cette année pour éviter toute blessure.

Janvier et février seront donc consacrés à des séances de remise à niveau

Transition ensuite, puisque je vais réduire mon rythme et sélectionner des marathons soit festifs, entouré des amis, soit dans des pays encore inexplorés.

Prochain défi : Atteindre la barre des 100 marathons

 

Le 100ème justement,  tu le vois où et quand?

Si on devait dresser le portrait-robot de la course idéale, ce serait soit un marathon Festif (marathon des Vignobles d’Alsace, Beaujolais),

soit un marathon dédié à une juste cause (Marathon du Parc Borely à Marseille), et quoiqu’il en soit entouré des amis qui ont partagé ma route ces dernières années.

Ce serait idéalement entre fin 2015 et fin 2016…

 

Un dernier conseil à tous ceux et celles qui voudraient attaquer et battre ton record?

Je répondrai par une simple question : Qu’êtes-vous prêt à sacrifier pour y arriver ?

Ce record n’est pas simplement une question de physique…. ce record est avant tout une question de motivation et de persévérance.

Si vous tentez ce record, mille choses viendront se mettre en travers de votre route…

Vous devrez alors à chaque fois avoir la force de continuer, quel qu’en soit le coût.